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Que penser de la décroissance et de la collapsologie ? (brouillon)

Je récapitule ses points principaux :
  • il est contre l'usage des énergies fossiles, constate qu'on n'en aura bientôt plus de toute façon, et se demande comment on nourrira alors l'humanité
  • il est contre plus largement "l'industrialisation du monde" qui pour lui semble équivaloir " la croissance économique", il est pour les Zones à Défendre (ZAD), il est aussi contre du coup les moyens de transports modernes qui rapetissent le monde, car ils consomment énergie et acier
  • pour schématiser, il prône un retour à la Terre où chacun cultiverait son lopin de terre, échangerait des biens agricoles et de première nécessité via des circuits de proximité
  • il prône la diversité des cultures, la perméaculture, l'adaptation des cultures aux environnements, pour favoriser la résilience à la maximisation de l'efficacité
Son argument principal consiste à dire que toute notre société repose sur les énergies fossiles ("si on interdit lextraction de toutes energies fossiles supplementaires du jour au lendemain alors toute la finance seffondre"), et comme il faut qu'on les abandonne à cause du changement climatique (on est bien d'accord) et de totue façon parce qu'elles finiront par manquer, alors il faut changer de modèle de société et en particulier d'agriculture.
La première objection évidente : d'autres sources d'énergies sont possibles, ce qui coupe court à son argument d'entrée.
Comme déjà discutées :
  • le solaire, énergie infini au vue de nos besoins d'aujourd'hui et pour longtemps (via cellules photovoltaïques, ou via miroirs réfléchissants/solaire thermique) et les autres renouvelables, à coupler à des moyens de stockage (beaucoup de pistes existent : fermes de batteries, stockage calorique à bain de sels, stockage en énergie potentielle en érigeant des tours, etc.) sachant que de plus en plus de maisons passent en plus à énergie positive, même dans les pays froids! Qq exemples de récents développements et options qui s'offrent à nous :
    • Sachant qu'en France une seule centrale nucléaire déploie entre 900 et 1450 MW de puissance( puissance totale du parc nucléaire en France: 63GW en 2010), La Californie vient d'annoncer un partenariat avec Tesla autour de ce qui sera la plus grande ferme de batteries au monde: "1.2 GWh energy storage project"
    • “2018 had plenty of energy surprises. In solar, we saw unsubsidized prices in the sunny parts of the world at just over two cents per kwh, or less than half the price of new coal or gas electricity.
      • In the US southwest and Texas, new solar is also now cheaper than new coal or gas.
      • But even more shockingly, in Germany, which is one of the least sunny countries on earth (it gets less sunlight than Canada) the average bid for new solar in a 2018 auction was less than 5 US cents per kwh. That’s as cheap as new natural gas in the US, and far cheaper than coal, gas, or any other new electricity source in most of Europe.
      • In fact, it’s now cheaper in some parts of the world to build new solar or wind than to run existing coal plants. Think tank Carbon Tracker calculates that, over the next 10 years, it will become cheaper to build new wind or solar than to operate coal power in most of the world, including specifically the US, most of Europe, and—most importantly—India and the world’s dominant burner of coal, China"
    • Sans parler de a possibilité, encore futuriste certes, de recueillir l'énergie solaire depuis l'espace (où pas de nuit, pas de nuage) et la ramener sur Terre via microondes
      • NASA’s SERT study results show that space solar power is “economically viable” if recurring launch costs range from $100 – $200 per kg of payload.
      • Tiens, intéressant, le vaisseau spatial qu'Elon Musk est en train de construire (et qui doit envoyer un touriste japonais et des artistes autour de la lune en 2022, ouis l'homme sur Mars dans les années 2020) coûtera 10M USD/launch pour 150 tonnes de charge utile à envoyer en orbite basse, ça revient à 75USD/kg en orbite, l'énergie solaire captée depuis l'espace pour alimenter la Terre, c'est pas pour dans 50 ans!
  • le nucléaire
    • la nouvelle fission, plus propre, moins chère, beaucoup moins sale
      • notamment, comme déjà partagé, les réacteurs "à sels fondus" qui reposent toujours sur la fission, mais sont beaucoup plus petits, sûrs, bien moins polluants (en fait permettent de recycler les déchets nucléaires (article à lire sur le sujet, passionnant).
      • Traveling-Wave Reactor, dans laquelle a beaucoup investi Bill Gates avec TerraPower :
        • Unlike traditional nuclear reactors that rely on enriched uranium to produce power, the Traveling-Wave Reactor (TWR) can function, for the most part, on waste uranium, a byproduct of the current reactor design. A relatively tiny amount of enriched uranium is required by the reactor to get started, but it then runs on the waste, making and consuming its own fuel. The benefit of this design is that the reactor doesn't require constant refueling and waste removal. It can run -- it is thought -- for decades without refueling. This, the companies currently working on a TWR design insist, makes nuclear power safer and cheaper.
    • la fusion : énergie quasi infinie, matière première surabondante sur Terre, pas de déchets radioactifs (ou très peu, pour peu longtemps, et que et pour certaines méthodes)
  • Ocean Thermal Energy Conversion (OTEC)
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Pablo Servigne confesse ne pas bien connaître les options que présentent la fission plus propre et la fusion. C'est qu'il n'a pas voulu chercher. On peut lui reprocher cette paresse. Il fonde toute son analyse sur le fait que notre société consomme bcp d'énergie, et qu'il faut qu'on se passe des énergies fossiles, mais n'a pas creusé l'option nucléaire pourtant très prometteuse ? C'est un gros point faible qui disqualifie en bonne part son argumentation.
Il vante les travaux du Club de Rome, mais pour rappel :
  • a group of concerned environmentalists calling themselves the Club of Rome invited one of the doyens of the new field of computer modelling, Jay Forrester, to create a simulation of the world economy and its interaction with the environment. In 1972 his marvellous black box produced another best-seller, Limits to Growth, which purported to prove that almost every combination of economic parameters ended up not just with growth slowing, but with an overshoot and collapse. This finding, so congenial to the model’s commissioners, stemmed entirely from errors in its structure, as pointed out by a then fresh-faced young economics professor at Yale, William Nordhaus (qui a gagné le prix Nobel cette année).
  • "The earth is not an isolated system. It may be nearly closed, exchanging limited matter across the planetary boundary, but it is far from isolated, as it receives a huge daily flux of energy from the sun and radiates almost as much away to space."
  • Limiting the impact of climate change will require the application of technology, both new and yet-to-be-developed, on a heroic scale. Destroying the ability of the world economy to deliver these solutions is the very opposite of what we should be doing. And that is where Nordhaus and Romer come in."
  • "Nordhaus brought together the physics of climate change, its economic impact, and the functioning of the economy. He was also the first person to suggest that attaching a cost to emissions – low at first but rising – would squeeze greenhouse gases out of the economy. Nordhaus is no climate fundamentalist, famously diverging from the view propounded in the Stern Review, that the world needs super-high carbon taxes immediately. Nordhaus accepted that environmental challenges and climate change will act as a drag on the economy but, unlike others before him, he quantified the drag and showed that it is highly unlikely to reverse economic growth."
Son projet, le retour à la nature, est en fait une invitation à aller courber l'échine dans son potager, ce qui est d'ailleurs très mauvais pour le dos, la santé moyenne de Sapiens a baissé quand on est passé de chasseurs-cueilleurs à paysans. Franchement, ça vous fait rêver ?
Son idée de résilience est intéressante et mérite très largement d'être testée, la perméaculture, c'est très intéressant.
Mais il passe sous silence tout un pan de la révolution agricole en cours, qu'il veut donc ignorer je comprends :
  • le génie génétique qui permet de produire des semences qui demanderont moins d'eau, moins de pesticides, moins d'engrais, plus résistante au sel (alors oui il faut encadrer les brevets pour que ça ne puisse pas freiner l'innovation et profiter à tous, mais c'est un autre problème)
  • on parle de l'apauvrissement des sols, mais avec les cultures aeroponics, il n'y a plus besoin de sol ! on empile dans des fermes verticales des étages de plantes dont les racines sont pulvérisées d'eau et de nutriments juste quand il faut, en quantité optimale pour la croissance
  • les viandes faites à partir de cultures cellulaires (pas besoin d'élever des animaux), ou de matières qui ont le goût, l'odeur, la texture de la viande, mais sont faites à partir de plantes
    • "In 2013, producing the first lab-grown burger cost $325,000. By 2015, though the cost had dropped to around $11, Mark Post, the Dutch researcher who created the burger, thought that it might take another two or three decades before it was commercially viable. But the first so-called “clean meat,” produced from animal cells without an actual animal, may be in restaurants by the end of 2018." (source)
  • sans parler de l'aquaculture en haute mer où tant reste à inventer, lisez cet extrait d'une fiche de lecture du livre "Seasteading":
    • Specifically, they point out that most “pollutants,” including CO2 emissions and nitrate and phosphate runoff from industrial agriculture, are actually fertilizers, if properly applied. Too much fertilizer, as we see dumped into the Mississippi delta, can cause excessive local algal blooms that are fatal to fish. Moderate amounts, properly distributed across the underfertilized parts of the ocean could lead to extraordinary increases in marine life. The open oceans are deserts because of lack of trace elements necessary for phytoplankton, which in turn provide the food for fish.
    • As a result, more than half of all seafood used by humanity comes from the less than 0.1 percent of the area of the ocean that are properly fertilized by nature. Were we to provide similar nutrients to the open ocean, we could make its desert bloom, increasing the world’s potential food supply hundreds of times over.
    • This has been demonstrated by maverick scientist-entrepreneur Russ George, who tripled the salmon catch in the Pacific Northwest in one year by an experiment involving distributing a few hundred tons of iron sulfate into previously barren offshore water, thereby creating a plankton banquet that greatly increased the growth and survival chances of baby salmon.
    • An alternative method of fertilization would involve bringing cold, nutrient-rich deep waters to the surface. If done as part of an OTEC system, both a fishery and power for an ocean colony could be produced in the process.
    • Such fertilization of the oceans would both take advantage of, but also act to counter, increased amounts of CO2 released to the world’s oceans by industrial combustion of fossil fuels. According to the authors, farming a region of the ocean equal in size to the state of Missouri would sequester all the CO2 released by human fossil fuel use worldwide. This assertion surprised me, so I did the calculation myself, assuming 1 percent efficiency in algae using solar energy to transform CO2 and water into biomass. I get that about ten Misssouris worth of ocean would be required. Still, the point is clear.
Tous ces progrès sont fascinants, mais vont à l'encontre de la décroissance, supposent croissance et progrès technologique, mais la croissance peut être, doit être verte, je pense qu'il ne faut pas dénoncer ou chercher à ralentir le progrès technique, au contraire.
Il évoque avec des étoiles dans les yeux le retour à la traction animale à Cuba (quid de la souffrance animale ?), et avec nostalgie la camaraderie des guildes du Moyen-Âge (qui maintenaient des prix élevés et bridaient l'innovation), cela ne me convainc guère...
Quelques réponses aussi à des sujets non abordés mais dont je devine son point de vue :
  • oui la construction pollue, la production de ciment et acier sont respectivement responsables de 6% et 8% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde), mais on sait faire de mieux en mieux avec le bois qui lui stocke le CO2! (source), je lis notamment que "supporting columns made of glulam—wooden beams laminated together are lighter than steel of comparable strength and require just one-sixth as much energy to produce. Modern cross-laminated timber panels perform better in fire tests than steel ones do"
  • comment faire en médecine sans plastique ? et bien : "Seaweed-munching microbes produce sustainable bioplastic", bien sûr, cela reste à industrialiser et démocratiser, mais c'est justement une raison pour encourager la recherche et les investissements en ce sens
Alors la croissance sans limite est-elle possible ?
La réponse facile est non, car il y aun nombre fini d'atomes dans l'univers !
Mais on a de la marge, énergie solaire et matière à recycler sur Terre, ou à aller chercher dans les astéroïdes offriront largement de quoi à Sapiens survenir à ses besoins et de quoi faire "croître le PIB", pour une humanité dont on dit qu'elle va stagner autour de 10-11 milliards, largement gérable, si on prend un virage vert assez vite, c'est tout l'enjeu on est d'accord.
Mais même en ayant dit cela, la croissance sera de moins en moins intensive en matière je crois, car on va se mettre à consommer plus des informations qu'à acheter toujours plus de biens physiques (même si stocker et manipuler de l'info suppose des serveurs et donc matière et énergie). Et de toute façon quand bien même, on n'a que 24heures dans une journée pour consommer, donc il y a une limite à ce qu'on peut consommer à population stagnante, cette limite sera le facteur limitant la croissance, et non la disponibilité en matière et énergie, qui de notre point de vue sera un jour considérée comme infini.
J'avais écrit cet article publié dans Les echos : L'IA nous oblige à repenser nos indices économiques où j'essaie de développer ces points.
Je repartage ici aussi l'extrait déjà partagé dans l'autre boucle, que Gérard n'a pas vu je crois, tiré d'un article de Ted Nordhaus (neveu du prix Nobel), an author, environmental policy expert, and the co-founder and executive director of the Breakthrough Institute in California. He is a co-author of An Eco-Modernist Manifesto (2015) :
Today’s warnings of impending ecological collapse mostly focus on rising consumption, not population growth. As many now acknowledge, our social biology might not function like protozoa, but capitalism does. It cannot survive without endless growth of material consumption.
There is no particularly well-established basis for this claim and plenty of evidence to the contrary. The long-term trend in market economies has been towards slower and less resource-intensive growth. Growth in per-capita consumption rises dramatically as people transition from rural agrarian economies to modern industrial economies. But then it tails off. Today, western Europe and the US struggle to maintain 2 per cent annual growth.
  • The composition of affluent economies changes as well. Manufacturing once accounted for 20% or more of economic output and employment in most developed economies. Today, it is as low as 10% in some, with the vast majority of economic output coming from knowledge and service sectors with significantly lower material and energy intensities.

    For decades, each increment of economic growth in developed economies has brought lower resource and energy use than the last. That’s because demand for material goods and services saturates. Few of us need or want to consume more than 3,000 calories or so a day or live in a 5,000-square-foot house. Many Americans prefer to drive SUVs but there is little interest in hauling the kids to soccer practice in a semi-truck. Our appetites for material goods might be prodigious but there is a limit to them.

  • Even so, that doesn’t necessarily mean we won’t exceed the planet’s carrying capacity. Some environmental scientists claim that we have already surpassed the Earth’s carrying capacity. But this view is deeply ahistorical, assuming carrying capacity to be static.

    In fact, we have been engineering our environments to more productively serve human needs for tens of millennia. We cleared forests for grasslands and agriculture. We selected and bred plants and animals that were more nutritious, fertile and abundant. It took six times as much farmland to feed a single person 9,000 years ago, at the dawn of the Neolithic revolution, than it does today, even as almost all of us eat much richer diets. What the palaeoarcheological record strongly suggests is that carrying capacity is not fixed. It is many orders of magnitude greater than it was when we began our journey on this planet.

    There is no particular reason to think that we won’t be able to continue to raise carrying capacity further. Nuclear and solar energy are both clearly capable of providing large quantities of energy for large numbers of people without producing much carbon emissions.

    Viewing humans in the same way that we view single-celled organisms or insects risks treating them that way. Malthus argued against Poor Laws, in the belief that they only incentivised the poor to reproduce. Ehrlich argued against food aid for poor countries for similar reasons, and inspired population-control measures of enormous cruelty.
    voici mes commentaires :
    • je pense effectivement que nous ne pouvons continuer ainsi, nous polluons trop, ce qui conduit au réchauffement climatique qui va mettre sur la route possiblement des centaines de millions de migrants. Quand je vois les effets que qq centaines de milliers de migrants ont sur le débat politique et l'ambiance en France et en Europe, je n'imagine même pas ce qu'il va se passer le jour où ce sont des millions voire des dizaines de millions de migrants qui viendront en Europe. La démographie au Sahel reste galopante, 30% des adultes en Afrique souhaitent émigrer, la situation géopolitique n'est pas en train de s'arranger, et techiquement il devrait être de plus en plus facile de traverser la Méditerrannée. Donc sauf à renoncer à nos valeurs, je ne vois pas comment on va endiguer ce flux.
    • par contre je suis confiant pour qu'on ne continue pas ainsi, du fait justement du progrès technologique, la question n'est pas de savoir si on changera mais quand, plus on tarde, plus les dommages collatéraux seront conséquents, mais on changera, car c'est lucratif de changer : produire de l'érnergie moins chère grâce au solaire sera plus rentable que le reste, idem pour les voitures électriques, plus peformantes, lus sûres, moins chères. Leurs constructeurs gagneront des parts de marchés et le grand public et la planète ne s'en porteront que mieux
    • une des grandes limitations de notre système est le coût de l'énergie et le fait qu'on la produise de façon polluante, tout cela va changer avec l'évènement du soleil. Le conférencier est sceptique car quand on regarde les progrès, cela semble lent, mais cest trompeur, on a affaire à un développement exponentiel, qd on regarde la baisse des prix des cellules photovoltaïques par ex., donc come avec tte courbe exponentielle, ça démarre doucement, mais ensuite ça s'accélère, je pense que se passera totalement des énergies fossiles de notre vivant. ON va être surpris avec la rapidité avec laquelle cela va se généraliser. Au pire complémenté avec la fusion nucélaire qui ne pollue pas et avecles réacteurs "à sels fondus" qui repose toujours sur la fission, mais sont bceaucoup plus petits, sûrs, bien moins polluants (en fait permettent de recycler les déchets nucléaires (article à lire sur le sujet, passionnant). Ce sera encore plus rapide pour les voitures qui seront toutes électriques de notre vivant
    • je ne suis pas convaincu du tout par son argument selon lequel la complexité est dangereuse : la mondialisation complexifie les échanges, une même produit fini intègre les contributions d'une myriade d'entreprises, ce n'est pas nécessairement instable ,au contraire, parfois c'est aussi uen façon de répartir ses risques que de se reposer sur plusieurs fournisseurs. Ce n'est pas la "complexité" d'un système qui pose problèle en soi, c'est si les ingrédients mobilisés ne sont pas durables, et si on a affaire selon moi à un système centralisé vs décentralisé. L'Europe polycentrique a su accélerer son développement depuis le Moyen-Âge jusqu'à aujourd'hui car elle était décentralisée, Christophe Colomb s'ests vu rejeter par certains rois mais pas par tous pour son projet de voguer vers l'Ouest. EN Chine, qaund l'empereur a décidé d'interdire la constructions de navires de plus de 3 mâts, tous les chantiers navals se sont exécutés, les excursions maritimes chinoises ont pris fin immédiatement... l'Europe était déjà très complexe avec son lot d'entités géopolitiques concurrentes, mais cela ne l'a pas empêchée de connaître un développement fulgurant. Tout ça our dire que tant qu'on est dans un système où l'initiative reste possible, assez décentralisé donc, et qu'on utilise des moyens durables (énergie solaire), alors point besoin de trop s'inquiéter, comme on prend le chemin, je ne suis pas inquiet outre mesure, mais à mon avis, on va tout de même prendre un peut trop de temps, donc va y avoir de la casse, pas trope j'espère, d'où l'importance de combattre les lobbys du pétrole and co, et de passer au tout électrique, et à l'éléctricité propre
    • enfin je ne suis pas convaincu par l'approche "faites tout au niveau local", je crois à la théorie des avantages comparatifs entre différents agents économiques qui augmente le niveau de vie des deux parties et optimise l'allocationd des richesses. à près on peut ajuster pour que cela reste juste et contrer le dumping social et environnemental. Mais le conférencier qui prône de consommer local serait bien en difficulté dse s'appliuer son propre programme ? Quel artisan local lui frabriquera son ordi pour ses présentations ? La division des tâches et leur exécution par l'agent le plus pertinent où qu'il soit dans le monde n'est pas un mauvais mdèle en soi, le pb vient des externalités négatives qui ne sont pas prises en comte, comme la pollution. Tout cela peut être réglé si les moyens de transports passent au tout électrique, et si léléctricité est propre, donc encire une fois, je reste confiant
    Enfin, il cite Jared DIamond, dont j'ai lu 3 livres, dont Effondrement (Collapse en anglais), mais surtout Guns Germs and Steel, passionnant, sur la question de savoir pourquoi c'est l'Eurasie qui s'est développée plus vite que l'Afrique, l'Océanie ou les Amériques (c'est à cause de la géographie pour dire les choses simplemen),

    Dans Effondrement, il expose un discours intéressant, mais battu en brèche depuis, notamment ds cet article de Ted Nordhaus, an author, environmental policy expert, and the co-founder and executive director of the Breakthrough Institute in California. He is a co-author of An Eco-Modernist Manifesto (2015). Qq extraits :

    The ecologist William Vogt was the first to do so in the 1940s, predicting that overuse of agricultural land would lead to soil depletion and then catastrophe. In the late 1960s and early ’70s, Paul Ehrlich focused on food production, and the Club of Rome on material resources; while latter-day environmental scientists and activists have focused more on the effects that pollution and habitat destruction will have on the ‘Earth systems’ that human wellbeing depends upon.

    But all hold the same neo-Malthusian view of human fertility and consumption. From the 18th-century arguments of Reverend Thomas Robert Malthus onwards, prophets of environmental doom have imagined that in response to abundance, humans would respond with more – more children and more consumption. Like protozoa or fruit flies, we keep breeding and keep consuming until the resources that allow continuing growth are exhausted.

    In reality, human fertility and consumption work nothing like this. Affluence and modernisation bring falling, not rising fertility rates. As our material circumstances improve, we have fewer children, not more. The explosion of human population over the past 200 years has not been a result of rising fertility rates but rather falling mortality rates. With better public health, nutrition, physical infrastructure and public safety we live much longer.

    Je recommande aussi chaudement la lecture de ce livre : Abundance: The Future Is Better Than You Think dont voici un discours de présentation en anglais mais sous-titré en français : l'abondance est notre futur

    Au final, on est d'accord sur le constat, les choses vont mal pour la planète, il fut arrêter de polluer, pas nécessairement de consommer ni de croître selon moi, mais le pb est que cela coïncide très largement aujourd'hui.
    Je suis peut-être juste un peu plus optimiste que toi, je pense que les solutions sont en train d'être trouvées, mais il se peut qu'elles arrivent un peu tard malheureusement. Il y aura de la casse, mais pas de risque existentiel pour l'humanité. Sapiens ne va pas disparaître à cause du changement climatique, ni revenir à l'âge de pierre. Mais par contre c'est opssible qu'on assiste à des migrations de centaines de millions de personne, à des famines, à de morts par dizaines de millions. ça sera catastrophique mais pas la fin de l'humanité.
    Mais catastrophique potentiellement quand même, notamment quand on voit l'effet sur le projet européen, ou seulement la France, des migrations de seulement quelques centaines de milliers de migrants. On se déchire, les extrêmes montent, on vote très à droite en Pologne entre autres, alors que l'économie se porte à merveille et qu'ils ne connaissent pas l'immigration, ils surfent sur des fantasmes. En France, c'est différent, on est habitué à l'immigration, mais récemment, ce n'est que qq dizaines de milliers de migrants qu'on a reçus, contre 1 million en Allemagne, et on voit le degré d'excitation de Marine Le Pen, qui reflète le désarroi d'une partie des Français, que va-t-il se passer si des dizaines de millions d'Africains francophones du Sahel souhaitent coûte que coûte quitter une région en perdition, incapable de se développer et affectée toujours plus chaque jour par les déréglements climatiques, pour aller retrouver les diasporas en France ? On va couler leurs bateaux ? On va les accueillir par millions ? La question reste entière, alors qu'on souffre d'un débat politique déjà pathétique pour qq dizaines de milliers de migrants... IL y a effectivement des raisons d'être inquiets.
    Mais maintenant que faire ? On partage assez largement le constat, je pense que le progrès technique est la solution, mais peut arriver un peu trop tard. Car au bout d'un moment comme du dis il est trop ard pour revenir en arrière, pour remettre le mauvais génie dans la bouteille, si les banquises fondent, la Terre réfléchira moins la lumière du soleil, absorbera plus de chaleur, la banquise fondra encore plus vite, le cercle vicieux s'accélère, le permafrost dégèle et libère du méthane CO2, mercure et même potentiellement des virus en dormance depuis des millions des d'années... La Russie qui pense qu'elle bénéficiera du changement climatique (ouverture du cercle polaire à la navigation maritime, SIbérie devenant le nouveau frenier à blé du modne) devrait y réfléchir à deux fois, elle sera la première exposée au mercure ainsi libéré...
    Que proposes-tu / que propose le conférencier au final concrètement pour y répondre ? Pas évident..
    Je voyais aussi que largement avant les voitures, comme sources d'émissions de gaz à effet de serre, on avait :
    • les bateaux porte-conteneurs, c'est terrible!!! "15 biggest ships produce more sulfur oxide pollutants than all the cars in the world" incroyable
    • les feux de forêts en Afrique chaque année : Burning 1 hectare of grassland gives off more pollutants than 6000 non-electric cars, & we're burning in Africa every single year more than 1 billion hectares, unnecessarily ! Incroyable talk à voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=vpTHi7O66pI
      • avec l'essor de l'agriculture en Afrique et avec le développement, ces feux devraient diminuer..
    Je pense qu'il faut tout miser sur le tout électrique, et sur le nucléaire (fission) qui pendant encore qq temps sera l'énergie décarbonée de choix
    ITER va prendre du temps, mais il y a des projets plus simples sur la fusion et les sels fondus qui pourraient aboutir bien plus tôt et changer la donne complètement.

    Sans parler de la fusion, pour redire qq mots sur le tout électrique :

    • more energy falls on the earth from the sun– in one hour– than the world uses in one year
    • il n'y a pas que les panneaux solaires qui peuvent transformer le soleil en électricité : les centrales au solaire qui utilisent les miroirs pour concentrer les rayons et chauffer un fluide et faire tourner une turbine, regardez la taille de la surface à couvrir pour fournir toute l'énergie dont ont besoin, de gauche à droite, le monde, l'UE, l'Allemagne
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    • par ailleurs le coût du Watt via panneaux solaires de cesse de baisser depuis des années
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  • "Renewable Energy Will Be Consistently Cheaper Than Fossil Fuels By 2020"
  • The price of solar energy in India has tumbled to a new record low, making it cheaper than fossil-fuel generated power.
  • on peut trouver plein d'exemples qui pointent vers un développement exponentiel du solaire
  • La problématique du stockage de l'énergie se pose, mais plein de solutions sont envisagées :
    Pour ce qui est du transport et des voitures, il est évident qu'il faut qu'on passe au tout électrique
    Pour l'instant, ça paraît encore bizarre d'y passer en France. D'ailleurs, Fabrice, Claude, vous qui vivez en France, pourquoi aujourd'hui, si vous deveiez racheter une novuelle voiture, vous ne prendriez pas une électrique ? Je suis curieux, quels freins existent encore en France ?
    Je suis de très près les travaux d'Elon Musk et cet homme est sans doute celui qui accélère le plus la transition énergétique, il va faire advenir le règne de la voiture élecrique peut-êter 15 ans plus tôt que ce qu'il se serait passé s'il n'avait pas existé. Cet homme est un génie.
    On en parle encore peu en France, où on pense que Tesla est en diffculté financière, mais c'est l'inverse, Tesla est en train d'accomplir un exploit, les investissements finissent enfin par payer, Tesla est cash flow posititve, Musk a des années d'avance, il a investi dans une giga usine aux US avec un partenariat étroit avec Panasonic pour les batteries pour tout construire et assembler sur place et faire baisser les coûts (une autre de prévue en Europe, et en Chine), les constructeurs allemands ne sont en train de le comprendre que maintenant, mais c'est trop tard. Musk était encore un nain ds le paysage il y a peu, mais depuis qq mois, ça change, regardez ces graphiques :
    • Top 5 des ventes aux US en Août (en nbr d'unités)
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    • top 5 des ventes aux US, août, en chiffres d'affaires
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    Bref, il se passe qq chose de dingue avec Tesla, et c'est très récent, c'est devenu évident ces dernières semaines aux Etats-Unis.
    ça va prendre qq années en Europe, mais Tesla est très bien parti pour devenir le constructeur auto mondial numéro 1, en capitalisant à fond sur la révolution de l'électrique.
    TEsla propose des voitures, propres, sexy, performantes, meilleures que toutes les auters à tous les niveaux ou presque.
    Cette tribune d'un ingénieur allemand qui s'inquiète pour la filière de son pays est très parlantes : https://cleantechnica.com/2018/09/25/tesla-an-uncomfortable-wake-up-call-for-germany-all-hands-on-deck/ Tesla est parti pour écraser tout le monde.
    ET comme l'objectif de Tesla est d'accélérer l'avènement de la transition énergétique (ils rendent publics tous leurs brevets), Tesla va propsoer des voitures toujours moins chères, toujours meilleures.

    C'est quand je vois des révolutions de ce genre, qui se passent sous nos yeux, que je reste confiant au fond de moi...

    (* source pour "l es bateaux porte-conteneurs, c'est terrible!!! "15 biggest ships produce more sulfur oxide pollutants than all the cars in the world" incroyable " : https://www.theguardian.com/environment/2009/apr/09/shipping-pollution (en fait que 50M de voitures, soit le nbr approx. de voitures aux USA et EUrope )